Le Monstre Dormira Dans Votre Lit
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À propos de l'histoire: Le Monstre Dormira Dans Votre Lit est un Conte folklorique de brazil situé dans le Contemporain. Ce conte Descriptif explore des thèmes de Le bien contre le mal et convient pour Enfants. Il offre Moral aperçus. Une conte brésilien à la fois effrayant et ludique à propos du Bicho Papão, destiné à encourager les enfants à se coucher tôt.
Introduction
Une lumière douce s’étendait sur les planches de bois comme un pichet de lait renversé. Dans cette lueur délicate, Ana et Lucas marchaient sur la pointe des pieds, évitant des pantoufles dépareillées et un ballon de rugby traînant. Leur grand‑mère, Vó Mariana, les appela depuis la cuisine d’une voix aussi chaleureuse que du pão de queijo tout juste sorti du four. « Puxa vida, mes enfants, » dit-elle, « vous allez attirer le Bicho Papão si vous ne couchez pas tout de suite. » L’air portait la légère acidité d’une orange à moitié épluchée, posée sur le rebord de la fenêtre. Au loin, le bourdonnement des cigales résonnait comme une berceuse mal réglée. Chaque pas hésitant résonnait d’une tendre défiance enfantine. Ana gigotait des orteils dans une chaussette en coton usée, ornée de petits toucans, son talon étant chatouillé par la fibre rugueuse. Lucas, agité, posa l’oreille contre la porte, guettant la moindre réprimande. Un silence tomba. La pièce semblait froide, bien que la nuit fût douce. Il goûtait encore la menthe du dentifrice qu’il avait utilisé plus tôt. « Tu crois que le Papão dort vraiment sous notre lit ? » souffla‑t‑il. Ses mots flottaient dans la pâle clarté comme une toile d’araignée. Ana haussa les épaules. Ses cheveux sentaient légèrement le shampooing à la mangue. Un voile de silence les enveloppa comme un manteau de velours. Le grondement d’une voiture lointaine battait la mesure de leurs cœurs. Les ombres s’étiraient et se mouvaient, dansant sur une musique invisible. L’avertissement de Vó Mariana revenait en écho : il fallait se coucher vite, sinon la créature viendrait se glisser auprès d’eux, attirée par leurs pyjamas arc‑en‑ciel et leurs rires. Quelque part, un criquet chantait tel un petit mécanisme. À cet instant, les deux enfants comprirent que la nuit recelait des secrets plus sombres qu’un placard. C’est ainsi que commença leur aventure : une course à travers le seuil du sommeil pour déjouer un être plus petit qu’une rumeur mais aussi vaste qu’un rêve.
A Whisper in the Night
Alors que l’horloge dépassait neuf heures, chaque seconde semblait peser une tonne. Le cœur d’Ana battait contre ses côtes comme un oiseau pris au piège. Lucas tirait sur le coin de sa couverture, les yeux grands ouverts, mi‑effrayés mi‑excités. Les mots de leur grand‑mère tournaient en boucle dans leurs têtes : le Bicho Papão se tapit dans les recoins, guettant la moindre faille pour s’immiscer dans un cœur inattentif. Une brise fraîche glissa par la fenêtre, portant le parfum du jasmin et d’une pluie lointaine. C’était comme si la nature elle‑même participait au spectacle des ombres sur le mur. Ana saisit la main de son frère : leurs doigts se touchèrent dans une étincelle, tel le froissement sec d’une brindille sous le pas. « Écoute, » murmura‑t‑elle. Au loin, un chien aboya deux fois, puis se tut. Dans ce silence, les enfants entendirent un petit grattement sous le lit. Les pieds du mobilier projetaient de longues silhouettes tordues, à la manière de branches sinueuses. Lucas avala sa salive. « Montre‑toi ! » le défia‑t‑il, la voix tremblante. Ils se mirent à genoux et regardèrent sous le matelas, leurs imaginaires embrasés comme des feux d’artifice. Là, il n’y avait qu’une obscurité vibrante, presque vivante. Un frisson leur parcourut la peau. Lucas perçut un mouvement, un froissement de tissu sur les planches. Un grondement sourd fit vibrer le bois, comme si un poids lourd se déplaçait. Une odeur de naphtaline s’échappait d’une vieille valise dissimulée derrière un coffre. L’inspiration d’Ana se fit haletante, ressentant l’âcreté du cuivre de la peur. Une ombre fugace fila, rapide comme un lézard pris de panique sous un pas. « Tá me tirando ? » souffla Lucas, usant de son petit truc brésilien pour masquer sa panique. Ana força un rire, fragile comme une couche de glace fine. Ils échangèrent un regard mêlant frisson et excitation. Au loin, Vó Mariana fredonnait une berceuse, si douce qu’elle caressait l’oreille comme du satin. Rappel que la nuit, malgré ses ténèbres, appartient aux rêves et aux souvenirs. Mais, là, sous le lit, rôdait une présence désireuse de malice. Les enfants se reculèrent, leurs genoux éraflés par le sol frais. Un bout de couverture traînait derrière eux comme un ruban perdu. Le silence revint, s’installant en poussière fine, tandis que le frottement de griffes sur le plancher perdurait. Le jeu venait de commencer.

Chasing Shadows
Ana et Lucas bondirent hors du lit comme deux gazelles effrayées par la nuit. Leurs pieds nus heurtèrent le sol avec un léger « ploc ». Le couloir au‑delà de leur porte s’étirait comme un tunnel infini de gris, éclairé ici et là par la lueur ambrée de veilleuses. Chaque lampe projetait des silhouettes déformées, semblables à des danseurs masqués. Les enfants avançaient en rampant, l’oreille tendue à tout souffle de la maison. Une lame de plancher gémit sous le poids de Lucas. Il se figea. Au‑dessus d’eux, le ventilateur branlant émettait un vrombissement métallique, empreint d’un goût presque acier dans l’air. L’épaule d’Ana frôla un tableau représentant un palmier. Elle sentit sous ses doigts la toile striée, comme un braille exotique. Au loin, un goutte‑à‑goutte de la salle de bains rythmait un compte à rebours silencieux. Ils atteignirent le salon. Le canapé, surmonté de coussins crochetés, exhalait un doux parfum de sachets de lavande glissés dessous. Lucas inspira, rassuré un instant, puis se rappela que la créature pouvait se cacher partout. Il aperçut un rideau frémissant. « Tu as vu ça ? » souffla‑t‑il. Ana acquiesça, le cœur battant comme un tambour taïko. Ils écartèrent le tissu : seules quelques particules de poussière flottaient dans le mince rayon lumineux. Le silence paraissait soudain plus lourd. D’un pas déterminé, ils se dirigèrent vers la porte de la cuisine, où une lumière jaune invitait. Derrière le verre dépoli, Vó Mariana lavait la vaisselle, fredonnant doucement, ses cheveux argentés brillant sous l’ampoule. Elle ne les aperçut pas. Derrière le poêle, les carreaux miroitaient comme des petits éclats. Les enfants échangèrent un regard complice. Lucas s’avança sur la pointe des pieds, Ana collée à ses talons. Le carrelage froid sous sa chaussette lui fit un frisson dans la colonne vertébrale. Il se représenta le Bicho Papão tapi derrière la boîte de farine. Ana sortit un grain de riz d’un sac ouvert. Lisse, presque glissant entre ses doigts, elle le laissa tomber sur le sol. Il roula comme un billard, s’arrêta au pied d’une porte de placard. Les deux retenant leur souffle, une minute, puis deux, passèrent sans bruit. Encouragés, ils s’avancèrent jusqu’au poêle. L’odeur de marc de café et de cannelle flottait dans l’air. Le ventre de Lucas gargouilla, lui rappelant le dîner retardé. Il se demanda si le Papão se contenterait des restes. Ils contournèrent le plan de travail. Une porte de placard entrouverte révélait des ténèbres profondes. Lucas sourit. « Je t’ai eu ! » s’exclama‑t‑il en l’ouvrant d’un coup. Une pluie de cuillères en bois s’abattit au sol. Il recula d’un bond, les yeux larmoyants. Ana éclata de rire, claire comme des cloches d’argent. Vó Mariana leva les yeux, surprise. « Mes garçons ! » s’exclama‑t‑elle, essuyant ses mains savonneuses sur son tablier. Les enfants fondirent dans la chaleur de son étreinte, oubliant l’espace d’un instant la bête tapis dans l’ombre. Pourtant, aucun n’était vraiment rassuré, car, entre deux rires et un léger soulagement, on perçut un bruissement, au fond du garde‑manger. Un courant d’air s’insinua, promettant d’autres tours. La poursuite dans les ombres ne faisait que commencer.

A Clever Plan
De retour dans leur chambre, Ana et Lucas se rassemblèrent sous la couette en patchwork. Leur souffle était rapide, empli d’excitation, tandis que le plancher frais leur glaçait les pieds, comme des galets de rivière. Ils se blottirent. Les yeux d’Ana pétillaient soudain, brillants comme des lucioles au crépuscule. « On va le tromper, » murmura‑t‑elle. Lucas pencha la tête. « Comment ? » Il joua du bout des doigts avec un fil tiré de la couverture, dont la texture rugueuse lui chatouillait la paume. Elle désigna l’espace sous le lit. « On lui laissera un leurre. » Sa curiosité s’envola. « Un leurre ? » répéta‑t‑il. « Oui, expliqua‑t‑elle, un faux monstre pour le Bicho Papão, pendant qu’on file se recoucher. » Dans le couloir, seul le souffle régulier du ventilateur et le chant lointain des criquets rompaient le silence. Ana fouilla dans la table de chevet et en sortit un vieux nounours à un seul œil de verre. Son pelage en tweed était emmêlé et sentait légèrement la menthe, vestige d’une feuille coincée dans sa patte. Lucas drapa une cape rouge – celle du déguisement d’Halloween de son cousin – autour du jouet. Elle flottait comme un petit manteau de vaillance. Il enfila deux chaussettes dépareillées sur ses pattes. « Parfait, » souffla‑t‑il. « Le Bicho Papão n’y verra que du feu. » Ils placèrent la peluche au centre de la pièce, appuyée contre un coffre à jouets. Les ombres l’étirèrent en une silhouette gigantesque. Le plan était limpide, frais comme une page blanche d’un conte de fées. Ils reculèrent, collés au mur, le cœur battant un véritable roulement de tambour. La lueur dorée de la lampe vacilla, comme hésitante. Les deux se lancèrent un sourire complice, puis glissèrent sous la couette de leur propre lit, feignant un sommeil profonde en ronflant à mi‑voix. Les minutes s’égrenaient, rythmées par le goutte‑à‑goutte discret de la salle de bains. Soudain, un léger froufrou, tel des plumes froissant le tissu, se fit entendre. Le matelas craqua d’un côté. Ana étouffa un rire, Lucas mordit sa lèvre. Un grognement sourd résonna sous eux. Les enfants restèrent immobiles, le souffle coupé. Le lampadaire inclina sa flamme vers les ténèbres, projetant un faisceau étrange. Le grognement se mêla au bourdonnement du ventilateur, jouant une macabre mélodie. Puis crissa un bruit de crocs sur la couverture. Quelque chose de lourd glissa sous l’ourlet du tissu, humant les coutures argentées à la recherche de leur présence. Ana sentit le mur vibrer. La créature – si tant est qu’elle fût réelle – souffla comme un vieil accordéon mal huilé. Lucas serra si fort la main de sa sœur que ses ongles s’enfoncèrent dans sa chair. Il sentit l’odeur des fleurs de la nuit s’exhaler de la fenêtre entrouverte. L’être s’attarda, curieux, puis, sans prévenir, se jeta sur la cape du leurre. Un reniflement paniqué et un nuage de peluche au sol témoignèrent qu’il avait mordu à l’hameçon. Il recula en rampant sous le lit en châtaignier verni. Les enfants expirèrent de concert, leur ruse avait fonctionné. Le Bicho Papão était occupé à pourchasser le fantôme de son imagination. Sous la couette, ils échangèrent un sourire victorieux. Le triomphe avait un goût sucré, comme une confiture de goyave. Le monstre était dupé. Bientôt, ils pourraient enfin dormir – la meilleure des ruses.

The Final Lullaby
La maison retrouva le silence après le stratagème. Ana et Lucas restaient immobiles, leurs cœurs reprenant un rythme paisible, à l’écoute de leur propre respiration. Le Bicho Papão, égaré par son reflet, s’était éloigné, confus. Par la fenêtre, des rayons de lune dansaient sur le plafond tels des esprits timides. Au loin, un coq annonçait l’aube prochaine. L’air exhalait un parfum de linge frais et de fleurs d’oranger. La couette patchwork les enveloppait doucement à hauteur d’épaules, chaude et rassurante. Lucas bougea, scrutant l’obscurité du regard. Il s’imagina la créature se dissimulant dans des placards oubliés et des meubles inoccupés. « Tu crois qu’il reviendra ? » murmura‑t‑il. Ana bailla, ses paupières aussi lourdes que des rideaux au crépuscule. « Non, » répondit‑elle, « il est parti chasser des chaussettes dans d’autres recoins. » Lucas laissa échapper un petit rire, doux comme la pluie sur une tôle. La berceuse de Vó Mariana flottait à travers la maison, autre‑mondaine et apaisante. Chaque note effleurait leurs oreilles comme une plume. La mélodie portait la sagesse des générations, rappelant que la nuit appartenait aux rêves, non à la peur. Ana inspira profondément : la vanille de son oreiller les enveloppait d’un voile de sérénité. Lucas poussa un soupir de contentement. Leurs imaginations, jadis aussi sauvages que des félins de la jungle, se calaient maintenant aux bords doux du sommeil. Dehors, les feuilles de bananier bruissaient, murmurant bonne nuit au monde. Une brise portait la lointaine mélodie d’une samba au poste d’un voisin, semblable à un écho de rires d’un autre univers. La dernière pensée d’Ana fut une prière simple : que demain soit lumineux d’aventures ensoleillées. Lucas dériva sur une vague de réconfort, persuadé que le Bicho Papão n’oserait pas revenir ce soir. Les murs de la chambre, peints de tons pastels, luisaient comme des ceintures de sécurité invisibles. Les ultimes notes du chant de Vó Mariana s’estompèrent, laissant derrière elles une chaleur bienveillante. Puis régna le calme. Dans le sommeil, les enfants trouvèrent le courage, car ils avaient affronté un monstre aussi insaisissable que la lumière de la lune. Et tandis qu’ils dormaient, le Bicho Papão sommeillait ailleurs, sans doute en train de conter sa propre histoire aux ombres silencieuses. La nuit, jadis redoutée, devenait aussi douce que du coton et aussi tendre que l’étreinte d’une grand‑mère.

Conclusion
L’aube se leva tout en douceur, dorée, comme si le soleil avait voulu s’immiscer discrètement entre les rideaux pour saluer deux petits héros endormis. Ana s’éveilla en clignant des yeux, aveuglée par la lumière pâle. Lucas bâilla, s’étirant tel un chat lové dans un rayon de soleil. Ils se remémorèrent leurs exploits nocturnes : ombres poursuivies, stratagèmes rusés et victoire sur une créature légendaire. Un léger bruissement annonça l’entrée de Vó Mariana, portant un plateau garni de pão de queijo fumant et de jus de goyave. L’arôme, floral et chaleureux, les accueillit. Elle leur sourit, les yeux pétillants. « Bravo, meus queridos, » dit‑elle, sa voix les enveloppant comme une couverture familière. « Le Bicho Papão ne viendra plus vous embêter ce soir. » Ana rayonnait, essuyant une miette de sa joue. Lucas acquiesça, se sentant plus courageux que jamais. Le regard fier de leur grand‑mère était un véritable projecteur braqué sur deux champions de leur propre histoire du coucher. Dans la douce lumière du matin, la maison semblait transformée. Les ombres de la peur nocturne s’étaient dissipées comme une brume évanouie. Le monstre, jadis effrayant, était devenu une leçon de bravoure et de malice. Tout en sirotant leur jus, les enfants scellèrent un pacte : ne plus jamais traîner à l’heure du coucher. Le souvenir des pas furtifs sous le lit et du frisson de la poursuite les guiderait désormais vers des sommeils paisibles. Et si, un jour, le Bicho Papão revenait, ils sauraient lui faire face – avec rires, astuces et un cœur invincible. Après tout, la nuit peut être aussi courageuse que le jour lorsqu’on l’affronte à deux. Sur ces mots, ils se levèrent de table, prêts pour une nouvelle aventure, laissant derrière eux les échos d’un triomphe nocturne au cœur de leur maison brésilienne, où l’heure du coucher ne serait plus jamais un combat.